Le slogan "la Gwadloup, sé ta nou, la Gwadloup, sé pa
ta yo" (la Guadeloupe, c'est à nous, la Guadeloupe, c'est pas à vous) est
de toutes les manifestations. La grève sociétale est donc en train de virer à
la manifestation identitaire pour ne pas dire raciale. D’un côté de nombreux
petits entrepreneurs qui sont noirs ou métis, dont les entreprises ne survivront peut-être
pas à la grève générale et, d’un autre côté, les descendants de colons à la tête
d'entreprises suffisamment solides qui pourront tenir plus longtemps dans la
crise. Les soutiens
du LKP sont, pour la plupart, des fonctionnaires, comme 40 % de la population
active guadeloupéenne. « Ils ne
risquent rien, mais n'hésiteront pas à sacrifier courageusement les emplois des
autres", déclarent les
commerçants à qui on impose de baisser le rideau de fer sous menace que
leur magasin soit « ouvert à tous »
En période de lutte identitaire, on
songe à Oscar Wilde, déclarant « l’égoïsme ne consiste pas à vivre comme
on en a envie, mais à demander aux
autres de vivre comme on a soi-même envie de vivre » Peut-on à la fois affirmer son indépendance et
réclamer plus de subventions ? Rien n’est moins sûr. Sauf à obliger la
Métropole, elle-même, à plonger dans le
tout-état-salvateur…endetteur des générations futures