Nicolas Sarkozy (qui adore la gymnastique) pense que l’hôpital public ne manque pas «de moyens financiers» mais souffre de carences «d’organisation» auxquelles la réforme hospitalière, prochainement examinée par le Parlement, devra remédier. Pourtant 29 des 31 centres hospitaliers universitaires (CHU) et tous les grands établissements de Paris, Lyon et Marseille sont en déficit chronique. Certains ont recouru à l’emprunt pour réaliser des investissements et se sont lourdement endettés. Et avec des dépenses de personnel qui représentent 70% de leurs budgets, les hôpitaux publics se retrouvent aujourd’hui contraints à pratiquer des réductions d’effectifs (non-remplacement des départs en retraite, plans incitatifs, etc.) qui les conduisent à travailler en flux tendu. Avec le risque évident d’un accroissement du nombre d’erreurs médicales. Rationaliser et organiser sont des décisions nécessaires . Mais une “gymnastique” simplement organisationnelle reste suicidaire pour un système médicalisé que, depuis des lustres, le monde entier nous envie. En fait si la santé c’est d’avoir mal tous les jours à un endroit différent, notre “ovniprésident” qui semble lancer une réforme par jour pense probablement diriger un pays doté d’un “grand corps malade”... sûrement en voie de guérison.